Propagande du vin

RÉSOLUTION C 10/38-ECO

PROPAGANDE DU VIN

Le Congrès estime nécessaire d’appeler l’attention de tous les pays producteurs sur les œuvres diverses réalisées ou projetées jusqu’ici,

NOTAMMENT :

Création de routes du vin, avec installation, aux relais d’essence, de relais vineux, où l’on pourra se procurer du vin, du raisin, du jus de raisin, au verre, à la demi-bouteille, à la bouteille, et recevoir les indications utiles pour les achats ou commandes dans les meilleures conditions.
Développement des sociétés ou groupements de propagande, dont la célèbre Confrérie des Chevaliers du Tastevin en Bourgogne est le prototype et dont l’efficacité au point de vue des résultats acquis ne fait plus aucun doute.
Développement de la propagande du vin chaud, tant pour combattre la grippe, que pour servir de boisson stimulante dans les stations d’hiver, et parmi les pratiquants des sports d’hiver.
Développement des stations uvales, soit pour la cure sous la surveillance médicale, soit pour le développement de la consommation dans les familles, du raisin frais et sec, des jus, sirops et concentrés de raisins, des confitures, sucreries et pâtisseries à base de raisin.
Participation à toutes les expositions et foires, aussi bien locales, régionales, nationales et internationales et ouverture dans chacune d’un stand avec dégustation et vente des produits de la vigne.
Création dans toutes les bourgades célèbres des pays viticoles de musées du vin, qui tous devront comporter, eux aussi, une salle de dégustation et de vente.
Adoption dans tous les pays d’un règlement accordant un minimum d’une heure par semaine à la radio, consacrée exclusivement à la propagande en faveur du vin et des produits de la vigne.
Utilisation au maximum du concours précieux des médecins et des hygiénistes pour obtenir, par conférences, tracts, brochures, thèses scientifiques, etc..., une vulgarisation de plus en plus grande des données certaines sur la valeur alimentaire, hygiénique et thérapeutique de tous les produits de la vigne.
Utilisation aussi de la propagande par les Comités féminins (goûters deBacchus), par les gens d’Eglise qui sont des auxiliaires précieux en raison du rôle essentiel que joue le vin dans les Ecritures Saintes et la Bible, par les groupements corporatifs musicaux, littéraires, choréographiques, folkloriques, etc...
Participation des défenseurs du vin, de préférence des savants sociologues et techniciens les plus qualifiés et désintéressés, aux Congrès nationaux et internationaux des ligues antialcooliques, pour y montrer les heureux effets du vin sur la santé, le vin pur et sain, bu raisonnablement, étant le meilleur moyen de combattre le fléau social de Falcoolisme.
Intervention des Gouvernements et Parlements pour l’aménagement des taxes et droits qui frappent le vin, de façon à ce que ceux-ci ne soient jamais une cause de renchérissement excessif d’une boisson, qui est la boisson nationale de tant de pays.
Instauration de la même politique sur le terrain international et dans les accords commerciaux ou traités de commerce afin de faire dans toutes les tractations une place aux produits de la vigne en diminuant notamment les tarifs douaniers excessifs.
Création dans tous les pays musulmans de centres d’études et de propagande en faveur des boissons de raisins non fermentés et de la consom mation du raisin frais ou sec, des jus et concentrés de raisins.
Lancement dans tous les pays viticoles d’une campagne pour que le vin courant soit compris dans le prix des repas.
Intensification des échanges entre les pays producteurs et consommateurs de missions ou voyages d’études, pour profiter des expériences heureuses réalisées dans divers pays, former le goût des clients et se tenir au courant de leurs désirs.
Développement dans tous les pays viticoles de l’institution si heureuse des villes marraines, telle qu’elle est pratiquée en Allemagne.
Création d’expositions bibliographiques et artistiques permettant de faire connaître les travaux relatifs à la production, à l’œnologie et au commerce du vin et des produits de la vigne.

Le Congrès estime que, pour être efficace, la propagande doit être faite sur un plan d’ensemble avec un Comité national par chaque pays. Ces Comités nationaux, soutenus par les subsides et subventions des gouvernements, devront obligatoirement compter sur une contribution uniforme de chaque vigneron et commerçant, ainsi que de chaque membre des professions intéressées.

Le Congrès demande la formation, dans chaque pays viticole, d’un Comité de trois personnes au minimum et chargé d’étudier les moyens de propagande collective employés dans les divers pays, de proposer de nou velles suggestions en tenant compte des conditions locales, d’établir un échange des études faites avec les autres Comités, par l’intermédiaire du «Bulletin International du Vin », afin de signaler les résultats obtenus dans les divers pays.

Le Congrès demande, en outre, en se référant aux résolutions des précédents Congrès ainsi qu’à la Conférence internationale des Etats à Paris (1932) que, pour éviter une forme indirecte de prime à l’exportation, la propagande à l’étranger soit faite uniquement par des contributions directes, qui doivent être naturellement supportées par les bénéficiaires de cette propagande.

Le Congrès émet aussi le vœu :

Que l’Office International du Vin veuille promouvoir, sous les auspices de l’Institut International d’Agriculture de Rome, une Conférence internationale en vue d'établir un projet de convention internationale, où soient précisés les modes et les limites des concessions de facilités douanières spéciales aux vins à appellation d’origine et aux vins ordinaires contrôlés, provenant de pays qui possèdent une législation pour la protection et le contrôle soit des vins à appellation d’origine, soit des vins ordinaires.

Le Congrès demande qu’à l’occasion de l’Exposition Internationale de New-York (mai 1939), une journée de propagande soit prévue en faveur des vins de qualité des divers pays producteurs sur le plan international, cette journée devant être organisée par les soins de l’Office International du Vin, avec les subsides que celui-ci recevra, à cet effet, de chaque pays intéressé.

Le Congrès demande, enfin, la constitution d’un fonds commun de propagande par des subventions provenant de tous les pays,fonds qui sera utilisé par une Commission nommée par l’Office International du Vin pour la propagande en faveur du « vin » en général sans aucune désignation nationale.