Le vin et la durabilité

22 Feb 2017

La journée technique ENOMAQ 2017 s’est tenue le jeudi 16 février dernier au Parc des expositions de Saragosse (Espagne). Le vin et la durabilité ont été le thème principal de cette journée coordonnée par la publication La Semana Vitivinícola. L’OIV y a été représentée par son vice-président, Vicente Sotés, ainsi que par le chef de l’unité Viticulture, Mario de la Fuente, en qualité d’intervenant.

Mario de la Fuente, à gauche sur la photo.

Cette journée, présidée par le directeur de la Feria de Zaragoza, Rogelio Cuairán, et le directeur de La Semana Vitivinícola, Salvador Manjón, a compté avec la participation de chercheurs issus de divers centres de recherches et/ou universités, ainsi que sur une représentation de la Fédération espagnole du vin, en la personne de sa vice-secrétaire générale, Susana García. Elle a également enregistré la participation de techniciens, producteurs, responsables de caves et professionnels du secteur vitivinicole, étudiants, etc., réunissant environ 150 personnes.

Les présentations se sont organisées autour de trois axes thématiques : viticulture, œnologie et marketing du vin.

Au total, sept exposés ont permis d’aborder la gestion intégrée et durable du vignoble, l’utilisation de variétés résistantes aux maladies fongiques (avec présentation d’un cas pratique en cave), les clés et nouvelles technologies pour la durabilité à la cave, le prix des vins durables et les certifications des différents types de vin.

Ces débats ont notamment permis d'apporter une contribution au transfert technologique de ces avancées au sein du secteur vitivinicole, et en particulier à la perception du concept de durabilité et à sa possible application pratique dans le cadre de l’entreprise vitivinicole.

La vitiviniculture durable est une problématique prioritaire pour l’OIV, comme l’atteste la présence de la promotion d’une viticulture durable au sein d’un des cinq axes établis pour le Plan stratégique 2015-2019 de l’Organisation. En appréhendant la durabilité avec tout ce qu’elle implique, l’OIV travaille depuis 1997 sur une série de résolutions : dans les domaines de la production intégrée (VITI 01-1999 et CST 2004), de la préservation de la biodiversité (VITI 01-2002), de la production biologique (ECO 460-2012), et bien entendu dans celui de la production durable, avec une résolution sur le développement de la vitiviniculture durable (CST 2004), le guide pour une vitiviniculture durable (CST 2008) et la viticulture durable appliquée à la production de raisins de table et de raisins secs (VITI 422-2011).

Il convient de ne pas oublier que la durabilité dans la filière vin doit être abordée sur la base de quatre piliers fondamentaux : environnemental, social (sécurité et hygiène alimentaire), culturel et économique. L’OIV a récemment adopté, au cours de son Assemblé générale de Bento Gonçalves (Brésil, novembre 2016), les « Principes généraux OIV de la vitiviniculture durable. Aspects environnementaux, sociaux, économiques et culturels », CST 518-2016, qui permet de distinguer les principes généraux de la durabilité des méthodes de production qui incorporent totalement ou partiellement ces principes.

Les démarches de durabilité requièrent une planification, un suivi et une valorisation des connaissances. Il s’agit d’un processus en perpétuelle évolution, et qui doit donc d’être constamment évalué et amélioré.

C’est dans cette optique que l’OIV, dans le cadre de son Programme de travail, a décidé en 2015 de restructurer ses groupes de travail au travers de la création d’un groupe multidisciplinaire et horizontal, le Groupe ENVIRO, consacré au thème : « Développement durable et changement climatique ».

Fruit de cette restructuration, diverses initiatives liées à la durabilité sont actuellement mises en œuvre au sein de ce Groupe d’experts, comme par exemple :

  • RSE : la responsabilité sociétale des entreprises et la durabilité (ISO 26000), adaptation à la vitiviniculture (projet de résolution CST 13-530),
  • protocoles et recommandations pour le calcul des GES,
  • recommandations pour une gestion durable de l’eau (projet de résolution VITI-TECVIT 16-569) et sur la méthodologie à appliquer pour le calcul de l’empreinte eau,
  • bonnes pratiques ou utilisation raisonnée des pesticides en viticulture (projet de résolution VITI-PROTEC 16-592),
  • biodiversité fonctionnelle,
  • préservation des variétés et processus de sélection (projet de résolution 14-564),
  • gestion des coproduits en viticulture,
  • résilience et changement climatique : stratégies d’adaptation du secteur vitivinicole au changement climatique.

La vitiviniculture durable est une problématique prioritaire pour l’OIV, comme l’atteste la présence de la promotion d’une viticulture durable au sein d’un des cinq axes établis pour le Plan stratégique 2015-2019.

Toutes ces questions ont été abordées dans une mesure ou une autre au cours de cette journée, et bien que de nombreuses problématiques et de vastes défis restent à résoudre à l’avenir, l’OIV espère pourvoir jouer un rôle central en ce sens et continuer à travailler aux côtés de l’ensemble de la filière pour une vitiviniculture plus durable.