RÉSOLUTION C 1/35-VIT

EXAMEN CRITIQUE, TECHNIQUE ET PRATIQUE DES VARIÉTÉS DE RAISINS POUR LA VINIFICATION ET POUR LA TABLE

En vue d’assurer la sélection des meilleurs cépages, tant des raisins de table que des raisins destinés à la vinification,

LE CONGRÈS DEMANDE :

1. Que la Commission internationale permanente de viticulture invite chacun de ses comités nationaux, qui ne l’aurait pas déjà fait, à constituer dans son sein, à l’exemple de ce qui a été fait en Italie, une commission technique pour l’étude ampélographique des meilleurs cépages de vin, avec une description sommaire de ceux qui sont à recommander dans les diverses régions viticoles et leur classification, suivant leur maturité, en cépages précoces, normaux et tardifs.
2. Que les études scientifiques de sélection, d’une si grande importance pratique et théorique pour l’ampélographie, l’hybridation, etc. soient encouragées et que soit poursuivie la recherche de cépages présentant une plus grande résistance à l’oïdium et au mildiou ainsi qu’aux dommages causés par les insectes, de façon à obtenir une économie sensible sur le coût de production, élément fondamental, avec celui de la qualité du produit, de la viticulture moderne. La sélection des variétés de raisins de table devra être continuée dans les différentes régions des pays viticoles, toujours suivant un programme d’ensemble préétabli. L’établissement et l’exécution de ce programme, fondé sur une connaissance approfondie de l’état, des besoins et des exigences propres des variétés, seront confiés, dans chaque pays, à des commissions compétentes permanentes, avec des sous-commis­ sions elles-mêmes permanentes et largement représentées aux commissions centrales.
3. Que pour cette sélection, comme pour celle des raisins de cuve, les services compétents et les viticulteurs collaborent étroitement.
4. Que l’attention des viticulteurs soit particulièrement attirée sur l’importance de la sélection des bois de multiplication (boutures et greffons) dans le sens de la qualité, lors des renouvellements et de la création de nouvelles plantations, et que partout où cela est possible et nécessaire, soient favorisés la création et le fonctionnement de centres de sélection régionaux.
5. Que pour les raisins de table, on recherche partout la production d’un beau raisin comestible, qui séduise l’œil par la beauté de la grappe et l’attrait extérieur des grains, et qui charme le palais par le goût du jus ; que la sélection des raisins de table à deux fins, et encore mieux à plusieurs fins, soit encouragée pour les cas de crises, et qu’elle porte de préférence sur des raisins aujourd’hui cultivés surtout pour la cuve mais pouvant aussi servir pour la table : l’avantage ne consiste pas seulement en ce que l’on cultivera ainsi les raisins de table en substitution et non pas en addition des raisins de cuve, mais aussi en ce que, par une telle culture, on pourra livrer au marché, grâce à un triage sévère, favorisé par l’utilisation assurée des déchets, des raisins de table courants à prix abordables, de qualité meilleure.
6. Que pour les hybrides, constatant qu’à l’heure actuelle ils ont donné de graves mécomptes dans la plupart des pays où ils ont été plantés, reconnaissant les éminents services rendus par la génétique dans toutes les branches de l’agriculture, reconnaissant la part grandiose de l’hybri­ dation dans l’œuvre de la reconstitution postphylloxérique,

ESTIME à l’unanimité que les études et les recherches des hybrideurs doivent être poursuivies dans tous les Etats, ainsi que les expérimentations rationnelles relatives à leur adaptation et à leur affinité.

LE CONGRÈS estime qu’il y a lieu d’interdire, dans les régions de grands crus et de vins de qualité, des hybrides producteurs.

POUR LES AUTRES VINS, le Congrès invite les gouvernements, suivant les contingences ou l’opportunité, pour chacun, à prendre les mesures nécessaires pour en réglementer, en limiter et en interdire au besoin l’emploi.

7. Que chaque pays fasse une étude approfondie des vignobles cultivés dans les zones de production des vins types ou à appellation d’origine.
8. Que soit poursuivie aussi l’étude, dans le comportement des variétés, de la façon dont elles répondent à des modifications de taille et de fumure.