Résumé des Résolutions adoptées en 2018 par la 16ème Assemblée générale de l’OIV

29 Nov 2018

Décisions concernant la viticulture et l’environnement

  • Dans le domaine de la viticulture, l’OIV a adopté une recommandation afin d’encourager la recherche et l’étude de l’utilisation d’extraits végétaux, d’engrais durables et spécifiques, d’hormones, de pratiques agronomiques et de produits chimiques en tant qu’alternatives aux produits de synthèse de levée de dormance utilisées dans la production des raisins de table (Résolution OIV-VITI 607-2018)
  • Une recommandation afin d’encourager la recherche et l’étude de l’utilisation d'agents de contrôle biologique, d'extraits végétaux naturels antimicrobiens, d'agents ou de traitements physiques de décontamination durables et de solutions agronomiques, en tant qu’alternatives aux sulfites et autres conservateurs dans la production des raisins de table et des raisins secs (Résolution OIV-VITI 608-2018)
  • Le protocole de l’OIV pour une utilisation durable de l’eau en viticulture (OIV-VITI 569-2018). Ce protocole définit de bonnes pratiques de gestion de l'eau basées sur les principes de la durabilité compte tenu des conséquences d’un approvisionnement limité en eau dans certains territoires ou régions et lors de certaines années, ainsi que de l'exigence de garantir son utilisation de manière plus efficiente dans la production vitivinicole. Une utilisation durable de l’eau peut être obtenue au travers d’une sélection et d'une gestion appropriées du vignoble, du matériel de plantation, du sol et de la culture de couverture, ainsi que de la mise à disposition d’un approvisionnement en eau approprié en temps opportun, en limitant au maximum les pertes.
  • L’OIV a adopté une recommandation sur les bonnes pratiques de l’OIV pour la minimisation des impacts associés à l’application des produits de protection des plantes dans les vignobles (Résolution OIV-VITI 592-2018). Ces bonnes pratiques constituent les bases pour une utilisation raisonnée des produits de protection des plantes et des recommandations techniques optimales en matière d’application de ces produits dans le vignoble. Les critères suggérés sont basés sur les différents protocoles officiels dictés par les membres de l'OIV et sont destinés à réduire le plus possible les risques pour les hommes et l'environnement dans un cadre de responsabilité et de durabilité. Ces directives devraient être révisées périodiquement.

Décisions concernant les pratiques œnologiques

Plusieurs résolutions concernant de nouvelles pratiques œnologiques viendront compléter le Code international des pratiques œnologiques de l’OIV, en particulier :

  • L’OIV a continué le travail de différenciation des substances déjà admises par l’OIV en substances utilisées comme additifs ou celles utilisées comme auxiliaires technologiques en particulier le glutathion (Résolution OIV-OENO 567B1-2018) et les tanins (Résolution OIV-OENO 567C-2018) Cette distinction contribuera à instaurer une meilleure harmonisation entre les organisations internationales et facilitera le commerce international des vins de raisins.

Décisions concernant les spécifications des produits œnologiques

Les monographies suivantes viennent compléter le Codex Œnologique International, en particulier :

  • La monographie sur la determination d’une activite hemicellulase dans les preparations enzymatiques (Résolution OIV-OENO 573-2018). Les hémicellulases catalysent la dégradation des hémicelluloses. Les hémicelluloses des parois des cellules de la baie de raisin sont principalement composées de xyloglucanes et d’arabinoxylanes ; ces deux polysaccharides représentent près de 90% des hémicelluloses du raisin. L’activité hémicellulase des préparations enzymatiques est évaluée par la mesure de l’activité 1,4 -ß -xylanase. Les préparations enzymatiques renfermant des activités hémicellulases, sont utilisées lors de la macération du raisin, la clarification des moûts et des vins ainsi que pour améliorer leur filtrabilité.
  • La monographie sur le carbonate de potassium (Résolution OIV-OENO 579-2018) qui peut être utilisée pour la désacidification des moûts et des vins. Des spécifications détaillées accompagnent cette monographie en particulier, le produit destiné aux applications œnologiques doit contenir au minimum 98 % de carbonate de potassium.
  • La monographie sur les levures à teneur garantie en glutathion qui complète la pratique œnologique (Résolution OIV-OENO 603-2018). Le glutathion est utilisé pour ses propriétés antioxydantes susceptibles de lutter contre les phénomènes d’oxydation dans les moûts et les vins et de protéger les composés aromatiques. Des spécifications détaillées accompagnent cette monographie en particulier les teneurs en glutathion réduit, en cystéine et gamma-glutamyl-cystéine.
  • Une révision de la monographie relative au charbon œnologique concernant le taux de cendres lorsque les charbons sont agglomérés avec de la bentonite. (Résolution OIV-OENO 604-2018).

Décisions concernant les méthodes d’analyses

Lors de cette même session, de nouvelles méthodes d’analyse viendront compléter le corpus analytique de l’OIV. Il s’agit en particulier :

  • La mise à jour de la méthode de détermination du dioxyde de soufre en distinguant la méthode de détermination du dioxyde de soufre libre, méthode de type IV (Résolution OIV-OENO 591A-2018) et la détermination du dioxyde de soufre total, méthode de Type II (Résolution OIV-OENO 591B-2018). Le principe de ces méthodes est basé sur l’entrainement du dioxyde de soufre par un courant d'air ou d'azote ; il est fixé et oxydé par barbotage dans une solution diluée et neutre de peroxyde d'hydrogène. L'acide sulfurique formé est dosé par une solution titrée d'hydroxyde de sodium.
  • La méthode du dosage l’éthanal dans les vins a été adoptée (Résolution OIV-OENO 595-2018). La méthode décrite est appropriée au dosage de l'éthanal total (libre et lié au dioxyde de soufre) dans les vins pour des concentrations comprises entre 0,2 et 80 mg/L. L'identification de l'analyte est établie par l'intermédiaire d'une dérivatisation de la molécule avec la 2,4-dinitrophénylhydrazine (DNPH) suivie d'une élution par la technique CLHP. La détection est évaluée par le temps de rétention à la longueur d'onde de 365 nm.
  • La mise à jour de la méthode de détermination de l’acidité totale dans les vinaigres (Résolution OIV-OENO 597-2018). Le principe de cette méthode est basé sur la neutralisation des acides de l’échantillon par une solution alcaline. La modification apportée consiste à s’assurer que l'eau utilisée est exempte de CO2, qui présente une réaction acide, et pourrait influencer le résultat final de la titration.
  • La méthode du dosage de l’acide L-lactique dans les vins par analyse enzymatique spécifique en utilisant un analyseur automatique séquentiel (Résolution OIV-OENO 598-2018). La méthode est caractérisée sur une échelle de mesure de 0,06 à 1,43 g/L. Le principe de cette méthode de Type III, est basé sur la réaction de la nicotinamide adénine dinucléotide (NAD) avec l’acide L-lactique qui est oxydé en pyruvate. Le pyruvate formé est alors transformé en L-alanine en présence de L-glutamate. La nicotinamide adénine dinucléotide réduite produite (NADH) est mesurée grâce à son absorption à 340 nm. Elle est proportionnelle à la quantité d’acide L-lactique.
  • La méthode du le dosage de l’acide L-malique dans les vins par analyse enzymatique spécifique en utilisant un analyseur automatique séquentiel (Résolution OIV-OENO 599-2018). La méthode est caractérisée sur une échelle de mesure de 0,12 à 2,30 g/L. Le principe de cette méthode de Type III, est basé sur la réaction de la nicotinamide adénine dinucléotide (NAD) avec l’acide L-malique qui est oxydé en oxalate. L’oxaloacétate formé est alors transformé en L-aspartate en présence de L-glutamate. La nicotinamide adénine dinucléotide réduite produite (NADH) est mesurée grâce à son absorption à 340 nm. Elle est proportionnelle à la quantité d’acide L-malique.
  • La méthode permetant le dosage de la somme D-glucose + D-fructose dans les vins par analyse enzymatique spécifique en utilisant un analyseur automatique séquentiel (Résolution OIV-OENO 600-2018). La méthode est caractérisée sur une échelle de mesure de de 0,1 à 96,31 g/L, en prenant en compte l’introduction d’une dilution de l’échantillon au-delà de 5 g/L. Le principe de cette méthode de Type III, est basé sur la réaction de la nicotinamide adénine dinucléotide phosphate (NADP) avec le glucose-6-phosphate qui est oxydé en gluconate-6-phosphate. La quantité produite de nicotinamide adénine dinucléotide phosphate réduite (NADPH) est directement corrélée avec celle de glucose-6-phosphate et donc avec celle de D-glucose. Le fructose-6-phosphate (F6P) est lui transformé en glucose-6-phosphate (G6P) en présence de phosphoglucose isomerase (PGI) qui est oxydé selon la réaction précédente. La nicotinamide adénine dinucléotide phosphate réduite produite (NADPH) est mesurée grâce à son absorption à 340 nm.
  • La mise à jour de la méthode de l'analyse des composés volatils des vins par chromatographie en phase gazeuse (Résolution OIV-OENO 606-2018). La mise à jour apportée consiste à intégrer les résultats de l’essai interlaboratoire effectuée et à classer les types de méthodes selon les composés considérés.
  • La mise à jour de la méthode de dosage du 2,4,6-trichloroanisole relargable dans le vin par les bouchons de liège (Résolution OIV-OENO 623-2018). La modification apportée concerne la quantité de chlorure de sodium qui peut être ajoutée afin d’augmenter l’efficacité de l’extraction et la sensibilité de la méthode en fonction des éventuels effets de matrice pouvant survenir. De même une sélection d’ions spécifiques pour la quantification par spectrométrie de masse est précisée.

Décisions concernant la Sécurité et la Santé

  • Enfin, l’OIV a adopté une mise à jour de l’arbre de décision de l’OIV pour l’évaluation toxicologique des auxiliaires technologiques et des additifs utilisés dans les produits de la vigne (Résolution OIV-SECSAN 627-2018). Cette actualisation a été développée en vue de son utilisation lors de la procédure d’adoption d’une pratique œnologique impliquant des auxiliaires technologiques ou des additifs.

Les textes complets des résolutions adoptées par la 16ème Assemblée Générale de l’OIV seront consultables très prochainement ici.